L'édito :
Les mois de mai et juin sont consacrés aux finales nationales par équipes, et c’est pour beaucoup de clubs la consécration d’une saison accomplie. Chez les amateurs bien sûr (Coupe 2000 et Loubatière), mais aussi chez les jeunes (Top Jeunes et scolaires), en attendant le bouquet final des 25-26 juin aux Pyramides de Port-Marly, avec les finales du Top 12 Féminin et de la Coupe de France.
Cette saison 2010-2011 dégage également un parfum particulier, la nouvelle formule de Top 12 en une seule phase prenant le pas sur une quinzaine d’années de « Top 16 » éclaté sur la saison. Au moment ou j’écris ces lignes, la division d’élite du championnat de France des Clubs est réunie à Mulhouse, dans un lieu aussi prestigieux qu’atypique ; le plus grand musée automobile du monde. Il s’avère d’emblée que l’intérêt pour la formule « toutes rondes » mobilise davantage les médias (France 3, « Les dernières Nouvelles d’Alsace »…), car la compétition est bien plus lisible. De plus, nous pouvons ainsi retransmettre toutes les rencontres en direct sur le site de la FFE (48 parties par jour) ; et avec notamment 8 GMI à +2700, et 44 GMI sur 96 joueurs, quel spectacle pendant 11 jours ! Le direct (en réalité différé de 15 minutes…) est également repris sur les meilleurs sites internationaux. Je ne reviendrai pas sur les avantages économiques pour les clubs - notamment les frais de transport divisés par trois - ni sur l’équité de la compétition, les compositions d’équipes ne changent qu’à la marge, en fonction d’un « coaching » propre à chaque club. Les réfractaires au changement nous opposeront bien un son de cloche différent ; je fais confiance à leur imagination pour essayer de nous convaincre que nous nous sommes trompés…
L’affaire de la « triche organisée » aux Olympiades de Khanty Mansiyk a connu son épilogue en ce qui concerne les sanctions sportives. Sébastien Feller, Cyril Marzolo et Arnaud Hauchard ont été reconnus coupables des faits qui leurs étaient reprochés, et suspendus respectivement 5, 5, et 3 ans. Le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), lors de la conciliation sollicitée par les joueurs, a confirmé les sanctions. Je ne reviendrai pas sur les attaques virulentes - et parfois pitoyables - que nous avons dû subir ; notre ambition est désormais de tourner la page de cette affaire énergivore.
Car pendant ce temps-là, notre fédération continuait sa progression, tant au niveau des licenciés, de l’événementiel sportif (Aix-les-Bains, Montluçon, Mulhouse…) et des partenariats (retransmissions sur l’Equipe.fr, et convention avec le Ministère de l’Education Nationale notamment). Les dividendes de notre politique, tournée vers le développement de masse et les jeunes, apparaissent désormais clairement, comme en Corse, où les élus locaux ont décidé de s’engager pleinement derrière la Ligue, sur la base d’une subvention de près de 700.000 € sur 3 ans ! Avec 5.000 licenciés, des tournois de blitz (de clubs !) à plus de 100 joueurs dans le cadre du Challenge BNP Paribas-FFE, un niveau qui s’élève lors des championnats de France des jeunes, et des événements accueillant Kasparov, Karpov, ou Anand… Qui peut encore nier la réalité de ce qui se passe sur l’Ile de Beauté ? Les aigris, donneurs de leçons, incapables de trouver le moindre financement pour notre discipline, feraient mieux de s’inspirer fortement de ce modèle et de retrousser leurs manches, au lieu de s’enfermer dans leurs certitudes élitistes, qui n’ont jamais aidé la FFE à se développer.
Ce sera l’ultime conseil de celui qui vient d’écrire son dernier éditorial de Président de la FFE pour « Echec et Mat » !
Echec & Mat 111 est sorti alors que nous étions en réunion à Bruxelles avec Garry Kasparov et Silvio Danaïlov (Président de l'ECU). L'occasion de présenter, avec Henri Carvallo, le Grand Prix FFE qui débutera les 7 et 8 janvier 2012 aux Pyramides de Port Marly. Une étape est également programmée au chateau de Villandry les 6 et 7 octobre 2012 (on reconnait aussi sur la photo Ivan Sokolov, Laurent Vérat et Malcom Pein).
Echec & Mat N°11